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1 Déc

Cambodge Mag – Sauvetage : L’éléphant Bak Maï, la mission…

Proposé par Pierre-Yves Clais, le récit des dernières péripéties pour sauver l’éléphant Bak Mai, condamné à mort par ses propriétaires. N’oubliez pas le lien en fin de page pour ceux qui souhaitent participer au sauvetage de l’éléphant…


Récit de mission à Mondolkiri

Une équipe d’Aïravata vient tout juste de rentrer de la province de Mondolkiri où elle a opéré la liaison avec nos personnels travaillant sur place au transfert de Bak Maï vers Ratanakiri. A peine arrivés, nous dirigeons nos pas vers le désormais célèbre éléphant, nous le trouvons facilement, à quelques kilomètres de Sen Monorom, enchaîné dans un champs en lisière de forêt.

 

 Pierre-Yves Clais et Bak Maï

 

Nous approchons lentement afin de ne pas l’effrayer ou de déclencher de réaction d’agressivité, mais Bak Maï est calme, très calme. Il est aussi très maigre et a l’air las. Il vient en effet tout juste d’être recapturé ! Quatre jours plus tôt, Bun Roeung Phal, un de nos cornacs, avait du sauter de son dos pendant une séance de monte destinée à faire connaissance avant le voyage vers le Nord. Bak Maï était devenu nerveux, secouant violemment la tête et Phal a préféré sauter plutôt que d’être jeté à bas, c’est ce que fait toujours un cornac expérimenté ! Par contre, pas moyen de rattraper l’éléphant apeuré qui a joué à cache-cache pendant trois jours avec les cornacs, au grand dam des autorités qui menaçaient de le faire abattre de peur qu’il ne cause à nouveau des dégâts.
 Bak Maï est autorisé à sortir de sa prison de boue. Photographie  ELIE

 

Les spécialistes du zoo de Phnom Tamao ont donc été contactés pour le tranquilliser une seconde fois ! Malheureusement, avec leur première intervention sur Bak Maï ils avaient épuisé leur stock de tranquillisant et il a fallu commander la drogue en Australie, celle-ci est bien arrivée, mais juste après que les cornacs aient réussit à attraper le mâle en fuite…

 

Le personnel d’Elie venant nourrir Bak Maï

 

Après nous être assurés de la condition de Bak Maï, nous tenions à rencontrer les vrais artisans de sa survie, l’ONG ELIE (Elephant Livelihood Initiative Environment), les pionniers de la protection de l’éléphant au Cambodge. Ce sont eux qui nous ont alertés puis proposé de racheter Bak Maï, ils ont organisé la capture de l’animal puis su dissuader la famille du cornac mort de se venger en faisant mourir l’éléphant de faim et de soif !

 

Phal cornac courageux

 

Jemma Bullock, la directrice du programme, nous explique à quel point Bak Maï a souffert : pendant des jours il est resté enchaîné dans la boue jusqu’à mi jambes sans recevoir d’autre eau ou nourriture que celle que l’ONG lui apportait quand elle le pouvait. Des heures de négociation avec les quinze familles propriétaires de l’animal ont été nécessaires pour les convaincre de réserver à Bak Maï un autre sort que la mort !

 

Négociations avec les familles. Photographie  ELIE

 

Par ailleurs des témoignages commencent à nous parvenir sur la personnalité de Bak Maï avant le drame, en voici un particulièrement éloquent et encourageant : »… J’ai fait connaissance de Maï en 2013, il a été notre éléphant pendant un trek de 2 jours dans la forêt avec les villageois. C’était un éléphant très gentil et proche des hommes. Je me souviens de gros câlins avec lui, et le dernier jour, juste quand je quittais le village, il s’était échappé de son cornac pour nous rejoindre au bord de la route pour une dernière embrassade. Donc c’est clair qu’il faut l’aider et le protéger. Merci pour votre action… ».

 

Thiromana et Bak-Mai

 

Le chemin pour réhabiliter Bak Maï sera long et ardu, nous n’en doutons pas, mais nous sommes heureux de l’avoir entrepris ! Nous remercions d’avance tous ceux qui nous accompagneront dans cette voie. Pour le moment nous continuons de négocier avec les autorités locales pour obtenir l’autorisation de déplacer Bak Maï, rien n’est encore acquis, mais nous faisons le maximum…